Ghana : La banque centrale maintient son taux

La banque centrale du Ghana a maintenu son principal taux d’intérêt à 29 % pour la deuxième réunion consécutive lundi, alors que la baisse de la monnaie locale, le cedi, a ralenti le déclin de l’inflation.

Le producteur de cacao, d’or et de pétrole d’Afrique de l’Ouest, qui a fait défaut sur la plupart de ses emprunts extérieurs en décembre 2022, a restructuré ses dettes alors qu’il tente de sortir de la pire crise économique qu’il ait connue depuis une génération.

« Les dernières prévisions montrent un profil d’inflation légèrement élevé en raison des récentes pressions sur les taux de change », a déclaré le gouverneur de la banque centrale du Ghana, Ernest Addison, lors d’une conférence de presse, ajoutant que l’inflation devrait tomber entre 13 % et 17 % d’ici la fin de l’année 2024.

L’inflation des consommateurs a légèrement diminué le mois dernier, passant de 25,8 % en mars à 25,0 % en glissement annuel, mais elle reste bien au-dessus de l’objectif de 8 % de la banque centrale, avec une marge d’erreur de 2 points de pourcentage de part et d’autre.

M. Addison a déclaré que le cedi avait été partiellement affecté par les achats spéculatifs de devises étrangères, mais que la banque centrale disposait de suffisamment de réserves pour soutenir le marché.

Godfred Alufar Bokpin, professeur de finance à l’université du Ghana, a déclaré qu’il n’y avait pas beaucoup de possibilités d’assouplir la politique monétaire étant donné les risques actuels pour le cedi et les élections générales qui auront lieu plus tard dans l’année.

La semaine dernière, le Ghana a reçu un projet de protocole d’accord de la part de ses créanciers bilatéraux, dont la Chine et la France, en vue de restructurer une dette de 5,4 milliards de dollars, qu’il est en train d’examiner avant de le signer.

Une fois approuvé, le document ouvrira la voie à la réunion du conseil d’administration du Fonds monétaire international, qui se tiendra le mois prochain et approuvera le versement de 360 millions de dollars dans le cadre du programme de sauvetage du pays, d’une valeur de 3 milliards de dollars, ce qui, selon M. Addison, a permis de dissiper l’incertitude.