Maroc : Allègement du déficit commercial de 15,3% en 2024 - FINECO

Maroc : Allègement du déficit commercial de 15,3% en 2024

Maroc

En janvier 2024, les importations ont reculé de 2,8% contre une hausse de 7,2% des exportations par rapport au mois de janvier 2023.

Plusieurs paramètres influent sur les dynamiques économiques d’un pays, notamment la productivité, l’attractivité et la balance commerciale. La productivité des pays de l’OCDE est plus élevée que la productivité des pays pauvres. Ainsi dans les pays riches on travaille moins et on produit plus, cela est dû à l’amélioration de la productivité. Or, la productivité dépend des infrastructures, des technologies, de l’organisation du travail et de la qualification des individus.

Selon les chiffres de l’office des changes, les importations se chiffrent à 58,104 milliards de dirhams, en net recul de 2,8% par rapport à janvier 2023. Plusieurs facteurs expliquent cette diminution notamment la diminution des produits énergétiques de 12% à 9,68 milliards de dirhams. Concernant les produits alimentaires et les demi-produits, leurs importations ont augmenté respectivement de 6,1% à 7,96 milliards de dirhams et 7,9% à 12,96 milliards de dirhams. Quant aux exportations, elles affichent une hausse de 7,2% pour s’établir à 35,66 milliards de dirhams contre 33,26 milliards de dirhams à fin janvier 2023. Cette croissance est due à la hausse des exportations de l’aéronautique, des phosphates et dérivés et de l’automobile, ainsi que du secteur de l’électronique et de l’électricité.

Ainsi, le déficit commercial baisse de 15,3%, soit – 22,44 milliards de dirhams à fin janvier 2024 contre – 26,49 milliards de dirhams en 2023. Par ailleurs, le taux de couverture qui représente le rapport entre la valeur des exportations et celle des importations entre deux pays ou deux zones, a gagné 5,7 points pour s’établir à 61,4% en janvier 2024.

Le déficit commercial correspond à un déséquilibre entre les importations et les exportations. Le déficit commercial ou l’excédent commercial n’indiquent en rien si une économie est en bonne ou mauvaise santé. Par exemple, un pays pauvre mono-exportateur de pétrole peut afficher un excédent commercial parce que les pays riches ont besoin de son pétrole tandis que son économie faiblement dynamique réalisera peu d’importations. A l’inverse, il est possible qu’un pays ayant une croissance plus rapide que ses voisins se retrouve en déficit commercial parce qu’il importe plus que ses voisins n’achètent ses exportations.

La question du déficit commercial doit s’envisager sous deux angles : l’un interne, l’autre externe. D’un point de vue interne, il s’agit d’examiner le dynamisme d’une économie et sa capacité à produire des biens pour sa population et pour ses partenaires étrangers. D’un point de vue externe, il s’agit d’examiner la dépendance de cette économie vis-à-vis de l’étranger mais aussi la croissance économique de ses voisins.

L’attractivité d’un pays se résume à une fiscalité accommodante pour les entreprises et des règles plus souples en matière sociale ou d’accès aux marchés publics. Baisse de la fiscalité et réglementations simplifiées seraient nécessaires pour attirer les investisseurs étrangers. Il existe aussi d’autres critères comme la performance économique du pays, l’efficacité des entreprises présentes sur le marché, l’offre de services publics, et enfin, les infrastructures (routes, transports, écoles…). Prenons le cas du Royaume, qui est une destination de choix pour les investisseurs notamment pour la qualité de ses infrastructures (transports, communications), de sa main-d’œuvre (qualifiée, pas chère et productive). Ces deux facteurs dépendent directement de l’action publique. Les infrastructures sont financées par l’Etat, tout comme la qualité de la main-d’œuvre à travers le système éducatif.

En effet, aujourd’hui la production effectuée par une personne vaut 25 fois celle d’un travailleur de 1830 (pour une durée égale de travail, un homme a multiplié par 25 la quantité de biens produits). Ainsi, on a pu travailler moins et produire plus par l’amélioration de notre productivité. Or, la productivité dépend des infrastructures, des technologies, de l’organisation du travail et de la qualification des individus. La création de richesse est donc un processus complexe qui ne se résume pas uniquement à l’allongement du temps de travail.