Afrique subsaharienne : Le Ghana veut abriter la première usine de batteries au lithium

Le Fonds souverain minier du Ghana (Minerals Income Investment Fund ou MIIF) veut investir 2 millions $ dans Castle Minerals, propriétaire du plus grand projet de graphite du pays. Selon un communiqué du mardi 5 novembre 2024, le financement ferait du MIIF le premier actionnaire de Castle.
Les fonds serviront en priorité à poursuivre le développement de Kambale jusqu’au stade de l’étude de préfaisabilité. Le projet héberge 1,9 million de tonnes de graphite, selon une estimation publiée en octobre 2023. Les termes du protocole d’accord avec Castle prévoient que le MIIF aura le droit préférentiel d’acheter jusqu’à un maximum de 50 % de la production de graphite.
Alors que le gouvernement a déjà un accord avec Atlantic Lithium pour un éventuel projet d’usine de transformation du concentré de lithium bientôt produit sur la première mine du pays, ce nouveau développement traduit la volonté des autorités de faire du Ghana un producteur de batteries électriques. Le graphite et le lithium sont en effet utilisés pour produire ces batteries.
« Cet investissement s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement ghanéen en matière de minéraux stratégiques et de son aspiration à créer la première usine de fabrication de batteries au lithium-ion de la région subsaharienne », souligne Edward Nana Yaw Koranteng (photo), PDG du MIIF.
Selon un rapport de la BAD, l’Afrique ne devrait capter que 55 milliards de dollars sur un marché des batteries et véhicules électriques estimé à 8800 milliards d’ici 2025, si le continent se limite au rôle d’exportateur de minerais bruts. Alors que le marché est en pleine croissance, cet exemple montre la nécessité pour les pays producteurs de minéraux utilisés dans cette industrie d’investir dans la transformation locale. Pour y arriver, plusieurs pays africains, dont le Ghana, ont déjà décidé d’interdire l’exportation à l’état brut de graphite, lithium et autres.
La disponibilité du lithium et du graphite n’est néanmoins pas suffisante pour développer une usine de production de batteries électriques, explique un rapport publié sur Ecofin Pro, la plateforme de l’Agence Ecofin destinée aux professionnels. Intitulé « Produire des batteries électriques en Afrique : les conditions de la faisabilité », le document montre qu’il faut aussi disposer de capacités techniques suffisantes, être capable de mobiliser du financement pour les infrastructures et disposer d’un approvisionnement électrique stable.
« La production de batteries électriques en Afrique est un défi majeur, mais pas impossible à relever. Il est crucial de disposer de politiques gouvernementales favorables, d’infrastructures adéquates, de compétences techniques et de coopération internationale pour réussir », estime Louis-Nino Kansoun, auteur du rapport.
Obtenir une batterie électrique nécessite aussi d’autres métaux comme le nickel, le cobalt, le cuivre ou le manganèse, autant de métaux que le Ghana ne produit pas. Pour le moment, le gouvernement ghanéen n’a pas encore présenté de plans concrets relatifs à son ambition de devenir producteur de batteries au lithium-ion.
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