Nigeria : Dernière ligne droite pour le nouveau terminal pétrolier de Green Energy - FINECO

Nigeria : Dernière ligne droite pour le nouveau terminal pétrolier de Green Energy

Nigeria : Dernière ligne droite pour le nouveau terminal pétrolier de Green Energy

La société nigériane Green Energy International Ltd. (GEIL) est sur le point de finaliser la construction du terminal pétrolier d’Otakikpo, une infrastructure unique qui marque une étape importante dans l’histoire de l’industrie pétrolière nationale. Ce terminal, premier à être construit par une entreprise nigériane, reflète l’ambition de la junior dirigée par Anthony Adegbulugbe, un proche de l’ancien président Olusegun Obasanjo. L’exploitation devrait débuter en mars 2025, avec une inauguration officielle prévue dès janvier.

Une prouesse technique et financière
À quelques kilomètres au sud d’Ikuru, dans l’État de Rivers, les ingénieurs effectuent les derniers tests sur quatre réservoirs géants, éléments clés de ce terminal de stockage d’une capacité de 750 000 barils. Après deux années de travaux, ce chantier à 350 millions de dollars touche à sa fin. Le secrétaire d’État au Pétrole, Heineken Lokpobiri, devrait présider la cérémonie d’inauguration, marquant la livraison de la première infrastructure de ce type au Nigeria depuis plus de 50 ans.

Le projet a été confié à des entreprises locales pour les travaux d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction (EPC). Cakasa Nigeria Co., dirigée par Christopher Adebayo Alabi, a réalisé la conception et la construction des réservoirs, tandis que West African Ventures (WAV), détenue notamment par le Néerlandais Jacobus Johannes Roomans, s’est chargée du pipeline d’exportation offshore de 23 km, essentiel pour relier le terminal aux marchés internationaux.

Un projet pour stimuler la production nationale
Jusqu’à présent, les 6 000 barils par jour produits sur le champ d’Otakikpo, situé dans le bloc onshore OML 11, étaient transportés vers le terminal de Bonny, exploité par Shell. Avec le nouveau terminal, Green Energy International, en partenariat avec Lekoil Nigeria (qui détient 40 % des parts du champ), prévoit de multiplier cette production par trois, atteignant 20 000 barils par jour.

Cette infrastructure ne profitera pas uniquement à GEIL et Lekoil. Le terminal est idéalement situé à proximité d’une vingtaine de champs marginaux, offrant ainsi une opportunité précieuse pour d’autres opérateurs locaux cherchant à optimiser leurs capacités d’exportation.

Un modèle de souveraineté industrielle
Avec Otakikpo, GEIL devient la première entreprise nigériane à développer et posséder un terminal pétrolier onshore. Cette réalisation s’ajoute aux cinq terminaux existants au Nigeria, tous construits par des majors internationales : Chevron (Escravos), ExxonMobil (Qua Iboe), ENI via sa filiale Nigerian Agip Oil Co (Brass), et Shell (Forcados et Bonny).

Ce projet symbolise un tournant pour l’industrie pétrolière nigériane, où les acteurs locaux commencent à jouer un rôle plus actif dans la chaîne de valeur, réduisant ainsi leur dépendance envers les géants étrangers. Anthony Adegbulugbe, ancien conseiller en énergie sous la présidence d’Olusegun Obasanjo, voit dans ce terminal une avancée stratégique, non seulement pour Green Energy mais aussi pour l’ensemble du secteur pétrolier du pays.

Une ouverture vers l’avenir
La mise en service du terminal d’Otakikpo en mars 2025 pourrait transformer la dynamique énergétique dans l’État de Rivers et au-delà. En augmentant la production locale et en offrant une infrastructure accessible aux opérateurs nigérians, ce projet consolide l’objectif d’autonomisation industrielle du Nigeria.

Au-delà de ses implications économiques, ce terminal constitue également un signal fort envoyé à la communauté internationale : le Nigeria est capable de relever les défis technologiques et financiers pour se positionner comme un acteur clé du marché énergétique mondial.