Etats du Sahel : Le retrait de la Cedeao effectif le 29 juillet 2025

Lors d’une réunion ministérielle à Niamey le 13 décembre 2024, la Confédération des États du Sahel (Aes) a confirmé sa décision irréversible de retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ainsi, réunis à Abuja ce dimanche lors de la lors de la 66ème Session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, les dirigeants de la Cedeao ont décidé d’accorder au Burkina Faso, au Mali et au Niger une période de transition allant jusqu’au 29 juillet 2025 pour reconsidérer leur décision de quitter l’organisation, annoncée pour fin janvier 2025.
Pour mener à bien cette mission de réconciliation, la Cedeao a désigné le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son homologue togolais Faure Gnassingbé, déjà engagés dans des efforts de médiation. Lors de l’ouverture du sommet, Omar Touray, président de la Commission de la Cedeao, a réaffirmé l’engagement de l’organisation : « Les portes de la Cedeao resteront ouvertes à ces trois pays pendant cette période. »
Cette démarche intervient dans un contexte marqué par la réaffirmation, par les régimes militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger, de leur volonté « irréversible » de quitter l’organisation. Ces États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) accusent la Cedeao d’être une institution « instrumentalisée par la France », une critique récurrente dans leurs discours depuis le coup d’État au Niger en juillet 2023.
Le départ de ces trois nations, si confirmé, pourrait avoir des conséquences profondes, notamment sur la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que sur la coordination dans la lutte contre les groupes jihadistes qui continuent de déstabiliser la région. La Cedeao, déjà fragilisée par une série de renversements militaires récents, joue une carte stratégique pour maintenir la coopération régionale, indispensable dans ce contexte.
Le président Bassirou Diomaye Faye, médiateur désigné, a toutefois exprimé son optimisme : « La situation sécuritaire actuelle impose une coopération régionale renforcée. » Un message qui se veut porteur d’espoir face à l’impasse actuelle.
Les tensions entre la Cedeao et l’AES remontent au coup d’État au Niger, qui avait suscité une vive réaction de l’organisation ouest-africaine. La Cedeao avait alors menacé d’une intervention militaire et imposé de sévères sanctions économiques, renforçant l’hostilité des régimes militaires concernés.
Dans ce climat tendu, les efforts pour préserver l’unité régionale restent difficiles. La Guinée, également sous régime militaire depuis 2021, avait accepté d’organiser des élections avant fin 2024, mais a récemment renié cet engagement, alimentant davantage les divergences au sein de l’organisation.
Pour les présidents du Sénégal et du Togo, la tâche s’annonce ardue. Leur mission consistera non seulement à convaincre les dirigeants de l’AES de revenir à la table des négociations, mais également à préserver l’intégrité de la Cedeao face aux tensions croissantes.
La période de transition fixée jusqu’en juillet 2025 sera cruciale pour redéfinir les relations entre l’AES et la Cedeao, dans un contexte de défis sécuritaires, économiques et politiques majeurs. Ce moment charnière déterminera si l’Afrique de l’Ouest peut encore espérer une coopération régionale solide ou si elle s’oriente vers une fragmentation durable.
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