Coopération stratégique: le Maroc et l’Espagne scellent des accords

En marge de la 13ᵉ Réunion de haut niveau tenue jeudi 4 décembre 2025 à Madrid, le Maroc et l’Espagne ont franchi une nouvelle étape dans leur partenariat bilatéral en signant une série d’accords couvrant des domaines aussi variés que la diplomatie, l’économie, la justice, l’agriculture, l’enseignement, la mobilité durable ou encore le sport.

Parmi les textes adoptés figurent un mémorandum sur la politique étrangère féministe, un accord de coopération entre les académies diplomatiques des deux pays et un dispositif favorisant la mobilité des jeunes diplomates. Les parties ont également acté une déclaration d’intention pour moderniser l’Imprimerie officielle du Maroc, ainsi qu’un accord sur la numérisation et la gestion du patrimoine documentaire.

Le volet judiciaire n’est pas en reste : un accord ouvre désormais la voie à l’échange électronique des demandes d’entraide judiciaire, tandis qu’un nouveau cadre de coopération fiscale porte sur l’assiette, le contrôle et le recouvrement. Une déclaration commune contre les discours de haine, visant en particulier la protection des travailleurs migrants, a également été signée.

Un mémorandum scientifique pour l’étude de la sismicité et des risques naturels a été conclu, tout comme un plan d’action agricole mettant l’accent sur la modernisation et la souveraineté alimentaire. Dans la pêche maritime, l’accord prévoit notamment un renforcement de la lutte contre la pêche illicite et la digitalisation des certificats de capture.

Dans le champ linguistique et culturel, les deux pays ont renouvelé leur partenariat concernant l’enseignement de l’arabe dans les établissements espagnols au Maroc. Un mémorandum de coopération sportive inclut des actions conjointes contre le dopage et le harcèlement. La coopération en matière de sécurité sociale et de protection sociale est par ailleurs prolongée de deux années.

Ces avancées s’inscrivent dans un contexte de réchauffement diplomatique durable entre Rabat et Madrid depuis avril 2022. La visite au Maroc du chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez avait alors permis de tourner la page d’une crise profonde liée au Sahara occidental, déclenchée par l’accueil en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, en 2021. L’épisode avait entraîné le rappel de l’ambassadrice marocaine et provoqué une pression migratoire inédite sur Ceuta et Melilla.