Cajou : la Côte d’Ivoire vise 350 milliards de FCFA d’exportations

Les exportations ivoiriennes de noix de cajou transformées localement devraient connaître une envolée significative en 2025, pour atteindre une valeur estimée à 350 milliards de francs CFA (environ 632,3 millions de dollars), contre 209 milliards en 2024. Cette progression est portée par l’augmentation soutenue des capacités industrielles nationales, a indiqué lundi à Reuters Mamadou Berté, directeur du Conseil du coton et de l’anacarde.

Premier producteur mondial de noix de cajou et de cacao, la Côte d’Ivoire anticipe presque un doublement des volumes de cajou transformés sur son territoire. Ceux-ci devraient bondir de 91,7 %, passant de 344 028 tonnes en 2024 à 659 579 tonnes en 2025. « Les transformateurs locaux se sont largement illustrés lors de la campagne 2025, qui s’est soldée par des résultats remarquables », a souligné Mamadou Berté.

Selon le responsable, 37 unités de transformation sont actuellement opérationnelles à l’échelle nationale, pour une capacité cumulée de 830 000 tonnes. À cela s’ajoutent une dizaine de nouveaux projets en préparation, qui devraient apporter 200 000 tonnes de capacité supplémentaire dans les prochaines années.

Cette dynamique s’inscrit dans la stratégie gouvernementale visant à transformer localement au moins 50 % de la production nationale de noix de cajou à l’horizon 2030, afin de créer davantage de valeur ajoutée et d’emplois sur place.

Sur le plan de la production, la récolte de noix de cajou brute est attendue à 1,5 million de tonnes en 2025, après 944 673 tonnes en 2024 et 1,2 million de tonnes en 2023. Mamadou Berté explique le repli observé en 2024 par un déficit pluviométrique durant la saison culturale et par la persistance de la contrebande, tout en insistant sur une tendance globale de croissance soutenue du secteur.

À la mi-décembre, les exportations de noix de cajou brute atteignaient déjà 852 314 tonnes, dont 83 % à destination du Viêt Nam et 16 % vers l’Inde, contre 600 645 tonnes sur l’ensemble de l’année 2024. « La campagne a été plus longue que d’habitude en raison des incertitudes du marché, mais elle a été marquée par un regain d’enthousiasme des acheteurs asiatiques pour la filière ivoirienne de la noix de cajou », a conclu le directeur du Conseil.