L'attrait du Congo captive Standard and Poor's - FINECO

L’attrait du Congo captive Standard and Poor’s

Pour la deuxième fois en un an, l’agence de notation relève la note du Congo. Cette action est une reconnaissance et une approbation claires des réformes mises en œuvre par le pays, qui ont également été saluées par Fitch Ratings et Moody’s quelques mois auparavant.

En quelques mois, Brazzaville s’est positionnée comme une étudiante exemplaire parmi les meilleures agences de notation. Le 28 juillet, Standard & Poor’s (S&P) a pris la décision d’élever la note du Congo de B- à B à court terme, et de CCC+ à C à long terme, tout en maintenant une projection stable pour l’avenir. L’année dernière, l’agence a amélioré sa note, la faisant passer de CCC+ à B-. Dans la foulée, Fitch Ratings et Moody’s ont également ajusté leurs notes, passant respectivement de CCC à CCC+ et de Caa1 à B3. Ces changements de notation étaient fondés sur des attentes positives de croissance économique et sur une meilleure gestion des finances publiques par le gouvernement. Grâce à la mise en œuvre réussie du programme de 455 millions de dollars signé avec le FMI en 2022, Brazzaville en récolte désormais les fruits. Il y a tout juste deux semaines, le pays a reçu une somme de 25 milliards de francs CFA (équivalent à 43 millions de dollars) suite à l’achèvement de la troisième revue. La réalisation de ce jalon a été rendue possible grâce à une série d’actions stratégiques, notamment l’élimination progressive des subventions liées à l’industrie pétrolière, parallèlement à une augmentation des programmes d’aide sociale visant à soutenir les personnes les plus vulnérables. En outre, les efforts visant à élargir l’assiette fiscale et à améliorer le recouvrement des impôts impayés ont également été identifiés comme des mesures clés. L’institution de Bretton Woods, dans sa déclaration du 19 juillet, a souligné l’importance de renforcer les finances publiques et la gestion de la dette afin d’améliorer l’efficacité de la dépense publique. Diminution de l’aide financière Il y a eu des avancées importantes qui méritent d’être mentionnées, notamment la diminution des subventions aux carburants et la hausse subséquente des prix des carburants. Les efforts du gouvernement contre la corruption ont été salués par S&P, qui a exprimé son soutien à travers la mise en place d’une agence dédiée et d’une loi spécifique. De plus, la croissance économique continue d’être robuste, avec un taux de croissance du PIB projeté de 3,5 % pour cette année, une augmentation significative par rapport au taux de 1,5 % observé il y a deux ans. Cette croissance peut être attribuée en grande partie au succès de l’industrie pétrolière, qui récolte actuellement les bénéfices des prix élevés du pétrole. Au cours des trois prochaines années, la production de pétrole devrait augmenter, atteignant une production quotidienne de 300 000 barils, par rapport au niveau actuel de 260 000 barils. Cependant, il est important de noter que la réalisation de ces objectifs dépend de l’évolution favorable des prix, car les investissements seront guidés par la performance du marché. Un défaut ou une vulnérabilité inhérente à quelqu’un ou à quelque chose, qui peut entraîner sa chute ou son échec. La dépendance de Brazzaville à un secteur qui continue de générer près de 60% de ses recettes budgétaires et 80% de ses exportations est à la fois un atout précieux et une vulnérabilité, semblable à un talon d’Achille. La perception positive a également été influencée par l’accord conclu avec les commerçants de Glencore, Trafigura et Orion pour alléger la dette. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour réduire le poids de la dette de 100 % du PIB d’ici 2022 à 82 % au cours des quatre prochaines années. La diffusion de l’information macroéconomique et l’amélioration de l’environnement des affaires nécessitent le même niveau d’engagement. Il est à noter que les membres restants des Trois Grands s’en apercevront sans aucun doute, renforçant ainsi leur perception déjà positive du pays, ce qui est une rareté sur le continent.