Subventions au carburant : L’Angola à l’école du Cameroun, du Nigeria et du Congo - FINECO

Subventions au carburant : L’Angola à l’école du Cameroun, du Nigeria et du Congo

Subventions au carburant : L’Angola à l’école du Cameroun, du Nigeria et du Congo

L’Angola vient de faire un pas de plus vers la fin des subventions aux carburants. Le géant pétrolier lusophone répond à une demande de longue date tout en limitant la contestation sociale.

Élu en 2017 sur la promesse d’être « l’homme du miracle économique angolais », le président João Lourenço a pris le 7 mars un décret actant l’arrêt des exemptions accordées à certaines professions qui leur permettaient de bénéficier d’essence à un prix subventionné. Au 30 avril, ces exonérations, octroyées notamment aux petites exploitations agricoles, aux acteurs de la pêche artisanale, aux taxis et mototaxis, prendront fin, marquant l’arrêt des subventions à l’essence dans le pays.

Deuxième producteur d’or noir du continent derrière le Nigeria en 2023, selon les données de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), l’Angola ne dispose que de très faibles capacités de raffinage sur place, ce qui l’oblige à importer puis à subventionner, afin de maintenir un prix socialement acceptable, les carburants (essence, diesel et autres produits pétroliers transformés).

Cette situation, commune à de nombreux pays africains, pèse lourdement sur les finances publiques angolaises : plus de 2 milliards de dollars en 2023, selon l’exécutif, sachant que le Fonds monétaire international (FMI) a estimé le coût des subventions dans un rapport de septembre 2023 à près de 1 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Sous la pression de l’institution internationale, la présidence Lourenço a fini par annoncer, en juin 2023, l’arrêt progressif de ces subventions. Saluée par le FMI, la mesure a provoqué de vives réactions au sein de la population, le prix de l’essence doublant du jour au lendemain.

L’Angola, qui a reçu plus de 4 milliards de dollars de prêts du FMI depuis fin 2018, est loin d’être le seul pays à devoir relever le défi de la fin des subventions aux carburants. Dès son arrivée au pouvoir, en mai 2023, le nouveau président du Nigeria, Bola Tinubu, a annoncé l’entrée en vigueur de cette mesure, suscitant de nombreuses craintes dans le pays. au Congo, l’exécutif s’est aussi résolu en 2023 à procéder à plusieurs hausses des prix du carburant, sous l’impulsion des bailleurs internationaux. Pour sa part, le Cameroun vient de consentir lui aussi à initier la réforme, en décrétant en février une hausse de 15 % des prix à la pompe.