CEMAC : la BEAC projette une baisse de croissance économique en 2024 - FINECO

CEMAC : la BEAC projette une baisse de croissance économique en 2024

CEMAC : la BEAC projette une baisse de croissance économique en 2024

Pour l’année 2024, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) prévoit que le taux de croissance économique de l’ensemble des six pays (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) devrait passer de 3,3% en juin à 2,9% pour le reste de l’année.

La BEAC s’engage à ramener le taux d’inflation dans la zone CEMAC à la norme communautaire de 3% d’ici 2025. Cette ambition, réaffirmée par le gouverneur de la banque centrale, Yvon Sana Bangui, lors de la 3e session du Comité de politique monétaire (CPM) le 23 septembre 2023, repose sur la mise en œuvre d’une politique monétaire stricte qui pourrait cependant ralentir les perspectives de croissance dans la sous-région. « Nous avons une projection en matière de lutte contre l’inflation, a déclaré le dirigeant centrafricain. En suivant notre trajectoire actuelle, nous espérons atteindre le seuil communautaire de 3 % ». Cette prévision repose sur les efforts continus de la banque centrale pour stabiliser les prix en zone CEMAC, qui regroupe le Cameroun, le Congo, le Gabon, la République centrafricaine, la Guinée Equatoriale et le Tchad.

Bien que les projections montrent une tendance à la baisse de l’inflation, le gouverneur a souligné que la pression sur les prix reste forte, en raison de la « vie chère ». L’inflation, projetée à 4,2% en 2024, menace la stabilité des ménages dans une région où les augmentations de prix affectent directement le panier de la ménagère. Pour contrer cela, la Beac s’appuie sur une politique monétaire restrictive visant à contrôler la masse monétaire et à maîtriser les prix. L’un des principaux outils utilisés par la banque centrale pour freiner l’inflation est la gestion des taux directeurs, c’est-à-dire le coût auquel elle prête de l’argent aux banques commerciales. Lors de la dernière réunion du CPM, l’institut d’émission de la CEMAC a décidé de maintenir ces taux pour la sixième fois en deux ans. Le taux d’intérêt des appels d’offres reste fixé à 5%, tandis que le taux de facilité de prêt marginal demeure à 6,75%.

Le gouverneur Yvon Sana Bangui a expliqué que la décision de maintenir les taux directeurs est guidée par deux facteurs clés : « Premièrement, bien que le taux d’inflation ait baissé, il reste toujours au-dessus du seuil communautaire de 3%. Deuxièmement, nous devons tenir compte des indicateurs de stabilité monétaire, qui se situent actuellement à 69,2% ». Cette approche austère contraste avec les politiques plus souples adoptées par certaines banques centrales internationales, telles que la Réserve fédérale américaine (FED) ou la Banque centrale européenne (BCE), qui ont réduit leurs taux d’intérêt pour stimuler la croissance économique. En zone CEMAC, toutefois, la priorité reste la lutte contre l’inflation, ce qui justifie la divergence de politiques. Ainsi, en plus des taux directeurs, la BEAC entend poursuivre avec les opérations visant à réduire la liquidité sur le marché. Ces opérations visent à retirer l’excédent de monnaie en circulation dans les coffres des banques, limitant ainsi l’argent disponible pour les prêts et les investissements.