Croissance économique : Le FMI rabaisse les perspectives de la Centrafrique

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Centrafrique, désormais attendues à 1% pour 2024, contre 1,3% annoncé en avril. Cette révision fait suite à une mission d’évaluation menée en septembre-octobre 2024 et met en lumière l’impact majeur de la crise du carburant sur l’économie du pays. Les prix du carburant, parmi les plus élevés au monde, étouffent l’activité économique, fragilisant encore davantage un pays déjà confronté à de multiples défis.
« Malgré les progrès dans le maintien de la paix, les perspectives économiques en RCA restent soumises à de nombreux défis. La croissance économique en 2024 a été révisée légèrement à la baisse à 1,0 % en raison des perturbations dans la fourniture d’électricité ainsi que des retards importants accusés dans l’approvisionnement en carburants par le fleuve Oubangui », a annoncé Albert Touna Mama chef d’une délégation du Fonds monétaire international (FMI) au terme d’une mission en RCA.
Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) emmenée par Albert Touna Mama, a conduit des discussions avec les autorités centrafricaines, du 23 septembre au 03 octobre 2024, au titre de la troisième revue du programme de la République Centrafricaine (RCA) soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC), indique le FMI dans un communiqué précisant que les discussions se poursuivent dans les semaines à venir, virtuellement puis à Washington en marge des Assemblées Annuelles du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale.
« L’environnement des affaires encore peu favorable, l’incertitude réglementaire, l’insécurité persistante dans certaines zones minières ainsi que les prix du carburant à la pompe—parmi les plus élevés au monde—continuent de peser sur l’activité économique en RCA », a souligné l’expert cité dans le communiqué.
« Dans un contexte de restauration de l’autorité de l’Etat accompagné de besoins humanitaires importants, les autorités continuent de faire face à de fortes pressions budgétaires. Malgré l’augmentation des recettes intérieures qui ont atteint près de 80 milliards de Francs CFA à fin juin 2024, une aggravation du déficit primaire public a été néanmoins constatée sur la même période. Les autorités se sont engagées à mettre en œuvre une série de mesures d’urgence-y compris la suspension des exonérations douanières exceptionnelle-dans le cadre d’un collectif budgétaire afin de tenir leurs objectifs de déficit public pour l’année 2024 », a-t-il ajouté.
« Toutefois, une amélioration significative à court terme des recettes intérieures ne sera possible qu’avec une contribution plus élevée de la fiscalité pétrolière, dont les performances actuelles (environ 9% des recettes intérieures totales en 2024) sont largement en deçà de leurs niveaux historiques (entre 20-25%). Nous exhortons donc le gouvernement à s’assurer de la mise en œuvre effective de ses engagements de réformes dans le secteur des produits pétroliers, afin de réduire les coûts d’importation, augmenter les recettes de l’Etat et alléger les coûts pour les populations et entreprises centrafricaines », précise la même source.
Touna Mama estime, en outre, qu’« un soutien financier accru de la part de la communauté internationale est plus que jamais capital. Malgré la reprise des appuis budgétaires par certains bailleurs, l’enveloppe globale reste bien en deçà des niveaux historiques, et par conséquent des besoins de stabilisation des finances publiques ainsi que de réduction de la dépendance aux sources de financement plus coûteuses. En outre, de fortes incertitudes continuent de peser sur les sources de financement budgétaire en 2025 et au-delà».
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