Dette souveraine : S&P abaisse la note du Kenya de « B » à « B- » - FINECO

Dette souveraine : S&P abaisse la note du Kenya de « B » à « B- »

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L’agence de notation internationale S&P a abaissé la note souveraine du Kenya de « B » à « B- », avec perspective stable. La décision fait suite au «rétropédalage» du président William Ruto d’abandonner le projet de loi de finances impopulaires qui a secoué le pays ces trois derniers mois.

L’agence de notation S&P a annoncé, dans un communiqué la dégradation de la note de la dette souveraine à long terme du Kenya de « B » à « B- » en raison notamment du risque de la hausse de la dette extérieure du pays après le retrait par le président William Ruto d’un projet de Loi de finances controversé qui prévoyait de nouvelles taxes.

« L’abaissement de la note reflète notre opinion selon laquelle les perspectives budgétaires et d’endettement à moyen terme du Kenya vont se détériorer à la suite de la décision des autorités d’annuler toutes les mesures fiscales proposées dans le cadre de la Loi de finances 2024/2025 », a expliqué S&P, notant que « les déséquilibres extérieurs structurellement importants du Kenya restent une vulnérabilité clé ».

L’agence a assorti sa nouvelle note, qui place la dette du Kenya dans la catégorie spéculative, de perspectives stables, ce qui signifie qu’elle ne prévoit pas de l’abaisser ou la relever à court terme.

Ces perspectives stables s’expliquent par le fait que S&P s’attend à une « forte croissance économique » et à un « accès continu du pays à des financements extérieurs concessionnels ».

L’agence de notation souligne par ailleurs que les difficultés d’accès aux liquidités sur le marché des changes sont désormais moins importantes.

S&P est la troisième agence de notation à abaisser la note souveraine du Kenya, après Moody’s le 9 juillet (de B3 à Caa) et Fitch début août (de B à B-), suite au retrait du projet de Loi de finances par M. Ruto.

Au lendemain d’une journée de manifestations sanglantes, le chef de l’Etat kényan avait retiré le texte controversé le 26 juin. Pour compenser les recettes attendues des taxes annulées, il avait annoncé, le 5 juillet, une hausse des emprunts d’environ 169 milliards de shillings (1,31 milliard de dollars), ainsi qu’une baisse des dépenses de l’ordre de 177 milliards de shillings (1,37 milliard de dollars).

Pour le gouvernement, les mesures fiscales prévues par le projet de Loi de finances retiré étaient nécessaires pour redonner des marges de manœuvre au pays, lourdement endetté (la dette publique représente environ 70 % du PIB), et financer le budget 2024-25, qui tablait sur des dépenses de 4000 milliards de shillings (31,05 milliards de dollars).