Gestion des chocs externes - La BCEAO face aux nouveaux défis - FINECO

Gestion des chocs externes – La BCEAO face aux nouveaux défis

BCEAO

Tourner les regards vers l’avenir au regard des nouveaux défis. Tel est l’objectif du symposium international organisé, ce 24 novembre 2022 à Dakar, par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans le cadre de la célébration de ses 60 ans d’existence. Ceci autour du thème « Les Banques centrales dans un monde en mutation ». 

Luc Euloge LAWSON

La politique monétaire et la gestion des chocs, la stabilité financière, les vulnérabilités et risques des banques centrales, ainsi que la digitalisation et inclusion financière ont été au cœur des sessions animées à l’occasion du symposium international marquant les 60 ans de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, à Dakar. Les travaux de cette rencontre ouverts par Amadou Ba, premier ministre sénégalais représentant le président Macky Sall et le vice-président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné, ont permis aux 200 participants provenant de divers horizons d’échanger sur le futur des banques centrales dans un monde en mutation. Face aux nombreuses mutations technologiques et aux inquiétudes sécuritaires et climatiques, la Bceao relance les débats sur son devenir. Il s’agit donc, selon Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la Bceao, de tourner les regards vers l’avenir au vu des nombreux défis actuels, en partageant les réflexions et expériences pour des idées novatrices en vue d’anticiper sur les bouleversements possibles. Le déferlement de la vague technologique, à son avis, bouleverse l’univers de la finance et appelle à toujours plus de créativité.

Si l’institut d’émission des huit Etats membres de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) ayant le franc Cfa en commun, a toujours su relever les défis aux différentes époques pour lui permettre de poursuivre sa marche au service des Etats et des populations, il n’a toutefois pas été à l’abri des menaces. La pandémie de Covid-19, avec ses effets négatifs sur l’économie mondiale, les chocs inflationnistes qui s’en sont suivis ainsi que le conflit entre la Russie et l’Ukraine dont les pays subissent les conséquences aujourd’hui, appellent à une nouvelle dynamique, selon le gouverneur.

Réinventer l’avenir

La célébration du 60e anniversaire de l’institution financière intervient, a indiqué Tiémoko Meyliet Koné, vice-président de la Côte d’Ivoire, à un moment crucial où les Etats expriment donc le besoin de donner une impulsion économique et financière en vue de maintenir sur le long terme, la dynamique d’une croissance soutenue et dans un contexte international et régional difficile. « La période que nous traversons est marquée par un certain nombre de mutations technologiques mais aussi par des inquiétudes sécuritaires et climatiques. Les mutations technologiques caractérisées par l’éclosion des fintechs, l’intelligence artificielle des Big data et la cryptomonnaie créent certes de nouvelles activités mais aussi et surtout des risques. Quant à la conjoncture internationale récente, elle est marquée par un retour à des tensions géopolitiques et sécuritaires. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine et la recrudescence du terrorisme dans le Sahel en sont des illustrations. Les changements climatiques avec leur lot de problèmes dont la sécheresse, l’incendie ont provoqué aussi des chocs répétés sur l’activité économique et financière. Tous ces bouleversements qui affectent le monde actuel donnent une idée de ce qui nous attend », précise-t-il.

En dépit de tous ces bouleversements et risques, Amadou Ba, premier ministre sénégalais, voit l’avenir meilleur, pour peu que des solutions soient trouvées. Aussi table-t-il sur de dynamiques nouvelles et des réformes majeures. Des mécanismes devront être réinventés pour la prise en compte des nombreux défis actuels.