Ghana : hausse de 45 % du prix d’achat au producteur de cacao

Au Ghana, le Comité d’examen des prix à la production (PPRC) a fixé le prix de cession bord champ de la tonne de cacao à 48 000 cedis (3 064 $), soit 3 000 cedis (191,5 $) pour le sac de 64 kg pour la campagne 2024/2025. C’est ce qu’a annoncé l’Office national du cacao (Cocobod) sur son compte X le 11 septembre.

L’augmentation du prix est sans précédent et prendra effet à partir de mercredi, a déclaré Acheampong aux journalistes lors du lancement de la saison 2024/25 du cacao du deuxième plus grand producteur mondial.

Les prix mondiaux du cacao ont été soutenus cette année alors que les maladies et les conditions météorologiques défavorables au Ghana et en Côte d’Ivoire, qui fournissent plus de 60 % du cacao mondial, le principal ingrédient du chocolat, ont poussé le marché vers un troisième déficit consécutif.

Une augmentation de prix similaire pourrait être appliquée en Côte d’Ivoire le mois prochain, car les deux pays coordonnent les prix à la production et les approvisionnements en cacao afin de soutenir le secteur et d’augmenter les revenus de leurs agriculteurs.

« Nous ne nous attendons pas à un écart important entre les prix. Le marché est volatile, nous continuons à le surveiller et, en cas d’augmentation des prix, je pense que les deux pays auront une discussion », a déclaré M. Acheampong.

Un gestionnaire de fonds spéculatif sur le cacao a déclaré que le nouveau prix « implique une valeur de marché pour le Ghana d’environ 4 715 dollars la tonne, alors que le Ghana (les contrats à terme plus les différentiels) se négocie à environ 10 000 dollars ».

« Vous verrez beaucoup de contrebande. Le Cocobord oblige les agriculteurs, une fois de plus, à subventionner leurs problèmes », a-t-il ajouté.

Les producteurs de cacao ghanéens ont déclaré qu’ils s’attendaient à une augmentation de la production pour la saison 2024/2025 grâce à de meilleures conditions météorologiques et à certaines exploitations remises en état après des maladies et l’extraction illégale d’or.

M. Acheampong a déclaré qu’il s’attendait désormais à ce que la production de cacao dépasse l’objectif précédent de 650 000 tonnes métriques, qui est désormais considéré comme trop conservateur.

Il a ajouté que l’office ghanéen de commercialisation du cacao, Cocobod, disposait de suffisamment de fonds pour acheter la récolte aux agriculteurs cette saison avant que le gouvernement ne parvienne à obtenir un prêt syndiqué, qui ne devrait pas rapporter plus de 600 millions de dollars.

Des sources ont déclaré à Reuters le mois dernier que Cocobod travaillait sur un nouveau modèle de financement pour les achats de fèves. Cela lui permettra d’économiser plus de 150 millions de dollars en paiements d’intérêts.

Au cours de la saison précédente, l’augmentation du prix à la production n’a pas reflété l’augmentation des prix mondiaux, ce qui a poussé certains producteurs de cacao à vendre leurs fèves à des réseaux de contrebande de plus en plus sophistiqués.