Hydrocarbure : Les prix du pétrole grimpent
Suite à la déclaration du conseiller commercial de la Maison Blanche, Peter Navarro, qui a indiqué que les achats de brut russe par l’Inde finançaient la guerre de Moscou en Ukraine et devaient cesser, les prix du pétrole ont augmenté ce lundi.
Les contrats à terme sur le brut Brent ont augmenté de 30 cents, soit 0,46%, à 66,15 dollars le baril à 06h29 GMT tandis que le brut américain West Texas Intermediate était à 63,19 dollars le baril, en hausse de 39 cents, soit 0,62%.
Navarro a déclaré dans un article d’opinion publié dans le Financial Times que si l’Inde veut être traitée comme un partenaire stratégique des États-Unis, elle doit commencer à agir comme tel.
« L’Inde fait office de chambre de compensation mondiale pour le pétrole russe, convertissant le brut sous embargo en exportations de grande valeur tout en fournissant à Moscou les dollars dont elle a besoin », a déclaré Navarro. Le rebond rapide du marché après les commentaires de Navarro souligne la fragilité du sentiment.
Tout signe de durcissement de la position de Washington sur les achats de pétrole russe par l’Inde réintroduit une prime de risque, a déclaré Priyanka Sachdeva, analyste de marché senior chez Phillip Nova.
« Les propos acerbes du conseiller américain sur les importations de pétrole russe par l’Inde, associés au report des négociations commerciales, ravivent les inquiétudes selon lesquelles les flux énergétiques restent l’otage des frictions commerciales et diplomatiques, même si les perspectives de paix en Ukraine s’améliorent », a ajouté Priyanka.
Les prix du pétrole ont chuté au début des échanges en Asie après que le président américain Donald Trump a rencontré le président russe Vladimir Poutine en Alaska vendredi et est apparu plus aligné sur Moscou dans la recherche d’un accord de paix plutôt que d’un cessez-le-feu en premier.
Trump rencontrera lundi le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy et les dirigeants européens alors que le président américain fait pression sur l’Ukraine pour qu’elle accepte un accord de paix rapide pour mettre fin à la guerre la plus meurtrière que l’Europe ait connue depuis 80 ans.
« Le statu quo reste largement intact pour l’instant », a déclaré Helima Croft, analyste chez RBC Capital, dans une note, ajoutant que Moscou ne reviendrait pas sur ses revendications territoriales tandis que l’Ukraine et certains dirigeants européens rechigneraient à l’accord « territoire contre paix ».
Vendredi, Trump a déclaré qu’il n’avait pas besoin d’envisager immédiatement des tarifs de rétorsion sur des pays comme la Chine pour avoir acheté du pétrole russe, mais qu’il pourrait devoir le faire « dans deux ou trois semaines », apaisant ainsi les inquiétudes concernant une perturbation de l’approvisionnement russe.