Emetteur à long terme : Le GCR réhausse la note du FSA à AAA - FINECO

Emetteur à long terme : Le GCR réhausse la note du FSA à AAA

GCR ratings (GCR) a réhaussé la note d'émetteur de long terme du Fonds de Solidarité Africain (FSA) de AA+(WU) à AAA(WU) sur son échelle régionale. De plus, la note de l'émetteur de court terme attribuée est de A1+(WU). La perspective est stable.


GCR ratings (GCR) a réhaussé la note d’émetteur de long terme du Fonds de Solidarité Africain (FSA) de AA+(WU) à AAA(WU) sur son échelle régionale. De plus, la note de l’émetteur de court terme attribuée est de A1+(WU). La perspective est stable.

Le rehaussement de la notation du FSA reflète la solidité de son profil financier et les progrès significatifs réalisés dans son activité, matérialisés par la hausse du niveau de ses interventions (+13%) et l’élargissement de sa base actionnariale. Ces performances compensent largement une qualité de portefeuille qui reste perfectible, malgré les efforts d’assainissement réalisés en 2023.

La notation du FSA bénéficie de la solidité de son profil financier, caractérisé par un niveau de capitalisation adéquat et d’importants coussins de liquidité. Les adhésions du Cap-Vert, des Comores, du Congo, de la Gambie, du Libéria, de la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC) entre 2022 et 2023, ainsi que ceux du Maroc et de la Sierra Léone en juin 2024, ont renforcé le niveau du capital appelable. De plus, un accord signé en juin 2024 entre les États membres et la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA) devrait permettre la libération d’un montant considérable de capital supplémentaire, renforçant ainsi la position de capitalisation du Fonds et lui conférant davantage de liquidité. Les coussins de liquidité du Fonds sont suffisamment importants, couvrant 23% du total de ses actifs, dont 19% sont immédiatement disponibles, permettant de couvrir les besoins anticipés et stressés de liquidité. La politique de liquidité prudente du Fonds, basée sur des dépôts à terme bancaires immédiatement disponibles (80% des liquidités), devrait se poursuivre et le niveau de liquidité devrait croître en lien avec le bon potentiel de libération de capital.

Les risques liés au développement s’élevaient à 614 milliards de FCFA ($1billion) fin décembre 2023, soit en deçà du potentiel d’intervention de 791 milliards de FCFA, laissant un potentiel résiduel de 177 milliards de FCFA qui pourrait être accru grâce aux libérations de capital prévues. Une telle expansion devrait conduire à une amélioration des marges du Fonds, à condition que la croissance du portefeuille s’accompagne d’une rigoureuse maîtrise de la qualité des actifs.

L’actionnariat du FSA comprend, en juin 2024, 23 États membres et une banque supranationale, principalement issus de quatre ensembles économiques africains majeurs, avec une forte concentration des interventions dans la zone CEDEAO. GCR juge cet actionnariat diversifié, soutenu par des États à bon profil de crédit comme Maurice, le Maroc, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, malgré la présence de quelques États membres en situation de crise sécuritaire interne. La gouvernance du Fonds est saine et en amélioration et son mandat, orienté vers le développement est jugé solide, soutenu par son orientation générale en matière de développement. Cependant, le financement du développement comporte intrinsèquement des risques de contrepartie qui ne sont pas jugés contraignants pour la notation du FSA.

GCR juge perfectible la qualité du portefeuille d’actifs liés au développement du FSA en raison des risques encore élevés de concentration des engagements le composant, et de sa granularité modérée. L’effort d’assainissement consenti au cours de l’exercice financière 2023, ayant conduit à l’apurement des actifs non performants pour un montant de 10,3 milliards de FCFA, a amélioré significativement le taux de sinistralité (31décembre 2023 : 0,6% ; 31décembre 2022 :1,59%, 31décembre 2021 : 2,29% ; 31décembre 2020 : 3,4% ; 31décembre 2019 : 5,7% ; 31décembre 2018 : 6,5%). GCR prévoit une légère progression de ce taux dans le sillage de l’augmentation attendue du niveau des interventions. Néanmoins, GCR estime que ce taux devrait demeurer faible, à moins de 3 % du portefeuille brut au cours des 12 à 18 prochains mois. Les risques de marché sont limités du fait de l’absence de dettes, tandis que le risque opérationnel est mitigé par un dispositif de contrôle interne fonctionnel. Le risque de change est quasi inexistant en raison d’interventions en majorité faites en francs CFA.