Maroc : La BAD table sur une croissance de 3,9% en 2025 - FINECO

Maroc : La BAD table sur une croissance de 3,9% en 2025

Malgré un environnement mondial marqué par l’incertitude, l’Afrique devrait accélérer sa croissance à 4,1% en 2025, surpassant la moyenne mondiale.

Les nouvelles prévisions de la Banque africaine de développement présentent néanmoins un tableau contrasté, avec des disparités régionales et par pays. Le Maroc figure parmi les pays en rebond, avec une projection de 3,9% de croissance en 2025, soutenue par la reprise agricole, l’augmentation des investissements et des recettes touristiques.

La performance économique des pays africains montre des signes d’amélioration mais reste vulnérable aux chocs mondiaux, selon l’édition 2025 du rapport « Performances et Perspectives macroéconomiques de l’Afrique » (MEO) publié vendredi par la Banque africaine de développement.

Le rapport, dévoilé en marge de la 38e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie, prévoit une accélération de la croissance du PIB réel continental à 4,1 % en 2025 et 4,4 % en 2026. Ces prévisions se fondent sur les réformes économiques, la baisse de l’inflation et l’amélioration de la situation budgétaire et de la dette des pays.

Malgré cette tendance positive, le rapport souligne que la croissance économique de l’Afrique reste inférieure au seuil de 7 % requis pour une réduction significative de la pauvreté. Le continent demeure également confronté à des tensions géopolitiques, à des faiblesses structurelles, à des catastrophes climatiques et à des conflits prolongés dans des régions telles que le Sahel et la Corne de l’Afrique. La croissance moyenne du PIB réel de l’Afrique est estimée à 3,2 % en 2024, soit un peu plus que les 3 % enregistrés en 2023.

Bien que les pressions inflationnistes persistent, selon le rapport, le taux d’inflation moyen de l’Afrique devrait diminuer de 18,6 % en 2024 à 12,6 % en 2025-2026 grâce à des politiques monétaires plus strictes. Les déficits budgétaires des pays se sont légèrement creusés, passant de 4,4 % du PIB en 2023 à 4,6 % en 2024, mais devraient se réduire à 4,1 % d’ici à 2025-2026. Les niveaux de la dette publique se sont stabilisés mais restent supérieurs aux niveaux enregistrés avant la pandémie, neuf pays africains étant en situation de surendettement et onze présentant un risque élevé de surendettement.

Le rapport « Performances et Perspectives macroéconomiques de l’Afrique » (MEO), publié par la Banque africaine de développement aux premier et quatrième trimestres de chaque année, répond à un besoin crucial de données économiques actualisées dans un contexte d’incertitude mondiale. Ce rapport s’adresse aux décideurs politiques, aux partenaires du développement, aux investisseurs internationaux, aux chercheurs et autres parties prenantes.

Le rapport 2025 a identifié 24 pays africains, dont Djibouti, le Niger, le Rwanda, le Sénégal et le Soudan du Sud, qui devraient connaître un taux de croissance de leur PIB supérieur à 5 % en 2025. En outre, l’Afrique reste la deuxième région du monde à connaître la croissance la plus rapide après l’Asie, et 12 des 20 économies à la croissance la plus rapide au monde devraient se trouver sur le continent.

Le ministre éthiopien des Finances, Ahmed Shide, a salué la profondeur d’analyse du rapport. « Il souligne la fragilité de la croissance économique de l’Afrique, qui devrait osciller autour de 4 % à court terme », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de prendre des mesures politiques proactives pour soutenir la croissance et la stabilité.

M. Shide a précisé que l’Éthiopie avait pris des mesures audacieuses pour rétablir la stabilité macroéconomique, renforcer la résilience et accélérer la croissance, le gouvernement donnant la priorité à la libéralisation économique, à l’autonomisation du secteur privé et à la discipline budgétaire.