Pétrole : entre tensions géopolitiques et sanctions américaines
Les prix du pétrole ont légèrement progressé vendredi, portés par un durcissement de la pression économique exercée par les États-Unis sur les exportations de brut vénézuélien et par des frappes aériennes menées contre des positions de l’État islamique dans l’État de Sokoto, au Nigeria, en coordination avec les autorités locales.
Vers 06h06 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 5 cents, soit une hausse de 0,1 %, pour s’établir à 62,29 dollars. Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) avançait de 6 cents à 58,41 dollars le baril.
Le Venezuela et le Nigeria figurent parmi les producteurs majeurs de pétrole, et toute perturbation potentielle dans ces pays est scrutée de près par les marchés. Si les principaux champs pétroliers nigérians sont concentrés dans le sud, les frappes aériennes dans le nord-ouest du pays ont ravivé les inquiétudes géopolitiques, ajoutant une prime de risque modérée aux cours.
À Washington, la Maison Blanche a ordonné à ses forces militaires de concentrer leurs efforts sur la mise en quarantaine du pétrole vénézuélien pour au moins les deux prochains mois. Cette décision suggère une stratégie privilégiant les leviers économiques plutôt que l’option militaire pour accentuer la pression sur Caracas.
« En raison de la fermeture de nombreux marchés pendant les fêtes de Noël, l’activité de fin d’année est restée relativement calme », observe Tong Chuan, analyste chez Galaxy Futures. « Dans ce contexte, les perturbations de l’offre sont devenues le principal facteur de soutien des prix du pétrole. »
Malgré ce léger rebond, les marchés restent orientés vers une nette baisse annuelle. Les investisseurs continuent d’évaluer les perspectives de croissance économique aux États-Unis ainsi que les risques liés à l’approvisionnement mondial, notamment en provenance du Venezuela. Le Brent et le WTI devraient enregistrer des replis respectifs d’environ 16 % et 18 % sur l’ensemble de l’année, leurs plus fortes baisses depuis 2020, lorsque la pandémie de COVID-19 avait provoqué un effondrement de la demande.
Par ailleurs, les expéditions de pétrole du Kazakhstan via l’oléoduc de la mer Caspienne (CPC) devraient chuter d’environ un tiers en décembre, atteignant leur plus bas niveau depuis octobre 2024. Cette baisse fait suite à une attaque de drone ukrainienne ayant endommagé des installations du principal terminal d’exportation, selon deux sources de marché.
