Pétrole et gaz : Le Sénégal se mue progressivement en hub de la formation

L’Institut national du pétrole et du gaz (INPG) affiche des taux d’insertion records de ses étudiants depuis son lancement à Dakar il y a six ans. Ce succès nourrit l’essor de l’industrie locale, dont les besoins sont toutefois loin d’être satisfaits.
Un mannequin d’1,95 m en combinaison de pétrolier orange, un masque à gaz sur le visage. C’est la première chose que voient les visiteurs en arrivant à l’accueil de l’Institut national du pétrole et du gaz (INPG), au troisième étage d’un immeuble du quartier Point E, à Dakar.
À quelques mètres de cette silhouette saisissante, sur un écran suspendu au mur, d’anciens étudiants se mettent en scène sur leur lieu de travail respectif – l’une derrière son bureau, dans les locaux de Petrosen, un autre à bord du navire (FPSO) parti de Singapour et qui vient de rejoindre le gisement Sangomar. Une manière, pour cet institut créé par décret présidentiel en 2017, de prouver sa connexion aux besoins du marché du travail.
Selon les explications de Aguibou Ba, le directeur de l’institut, Les étudiants des deux années passées ont un taux d’insertion de 100 %. Ils ont été recrutés par des compagnies pétrolières opérant sur place, comme Baker Hughes, Halliburton, Technip Energies, Woodside. Certains ont rejoint Petrosen, au ministère du Pétrole et des Énergies ou encore à la Société africaine de raffinage
Ces sept dernières années, Aguibou Ba, ingénieur en microélectronique de 46 ans, formé dans les écoles supérieures polytechniques de Dakar et de Montréal, et avec une expérience de plus de dix ans chez Schlumberger, est devenu un artisan incontournable de la politique de développement de la filière pétrole et gaz du Sénégal. « L’INPG se positionne sur toute la chaîne de valeur, avec des déploiements par phases », indique-t-il. L’institut est constitué pour le moment d’une petite équipe de quinze personnes, mais il a noué des partenariats avec l’Institut français du pétrole (IFP), l’Institut algérien du pétrole (IAP) et des cabinets de conseil pour renforcer son offre.
Les formateurs de l’INPG multiplient aussi les interventions au sein des banques et des assurances de la place. Une manière de diversifier les sources de revenus de l’INPG, financé par l’État sénégalais, plusieurs entreprises pétrolières et gazières de la place siégeant à son conseil d’administration.