Pétrole : les prix reculent avant la décision de la Fed

Les cours du pétrole ont débuté la semaine en repli, alors que les marchés scrutent à la fois l’évolution des négociations visant à mettre fin à la guerre en Ukraine et la prochaine décision monétaire de la Réserve fédérale américaine, susceptible d’influer sur la demande énergétique mondiale.

En milieu de séance lundi (10h53 GMT), le baril de Brent cédait 0,9 % à 63,18 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) reculait de 1 % à 59,48 dollars. Ces deux références avaient pourtant terminé vendredi à leurs niveaux les plus élevés depuis le 18 novembre.

« Une avancée sur le dossier ukrainien pourrait se traduire par un retour sur le marché d’une partie des exportations russes, ce qui exercerait une pression baissière sur les prix », explique Tamas Varga, analyste chez PVM Oil Associates.

Les opérateurs anticipent par ailleurs à 84 % une baisse d’un quart de point des taux directeurs américains lors de la réunion de la Fed mardi et mercredi, selon LSEG. Mais les divergences affichées au sein du conseil laissent présager un débat tendu, accentuant la prudence des investisseurs.

Sur le plan géopolitique, les pourparlers de paix en Ukraine progressent difficilement, notamment en raison des désaccords persistants sur les garanties de sécurité pour Kiev et le statut des territoires contrôlés par Moscou. Volodymyr Zelensky doit rencontrer lundi plusieurs dirigeants européens à Londres, tandis que Washington et Moscou restent à couteaux tirés quant à la proposition portée par l’administration Trump.

« Selon les scénarios d’issue du plan Trump, les variations possibles de l’offre mondiale dépassent 2 millions de barils par jour », estiment les analystes d’ANZ.

Pour Vivek Dhar, spécialiste de la Commonwealth Bank of Australia, un éventuel cessez-le-feu représente le principal risque de repli des prix, alors que d’éventuels dégâts persistants sur les infrastructures russes constitueraient un facteur haussier. À moyen terme, il anticipe néanmoins un retour des contrats à terme autour de 60 dollars le baril d’ici 2026, du fait d’une surproduction latente et de stratégies de contournement des sanctions par Moscou.