Afrique francophone : un fonds de 40 milliards FCFA pour soutenir l’innovation DeepTech

Un fonds d’innovation de 69 millions de dollars (environ 40 milliards FCFA) vient d’être lancé pour stimuler la croissance des startups DeepTech en Afrique francophone, a annoncé ce lundi l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) depuis Yaoundé, au Cameroun. L’initiative, soutenue par l’African Guarantee Fund (AGF), vise à financer 1 000 projets technologiques innovants dans les 17 pays membres de l’OAPI au cours des cinq prochaines années.

Le fonds fournira un soutien financier et technique aux startups et aux PME dans des secteurs tels que l’intelligence artificielle, la biotechnologie, l’énergie propre et la fabrication de pointe. AGF offrira des garanties de crédit pour améliorer l’accès au financement bancaire, tandis que les startups bénéficieront d’un mentorat et d’une assistance à la commercialisation adaptés aux innovations brevetées.

Ce programme ambitieux s’adresse principalement aux startups et PME œuvrant dans des secteurs stratégiques comme l’intelligence artificielle, la biotechnologie, la fabrication avancée ou encore les énergies propres.

L’OAPI investit 5 milliards de francs CFA (8,6 millions de dollars) dans l’AGF, devenant ainsi son deuxième actionnaire africain après la Banque africaine de développement (BAD). Le fonds de capital plus large comprend le soutien de partenaires internationaux au Danemark, en France, en Allemagne et aux États-Unis.

Le nouveau fonds DeepTech marque un changement dans l’approche africaine de la commercialisation de la recherche avancée et de la propriété intellectuelle. Alors que de nombreux pays africains produisent de la recherche scientifique, la convertir en produits évolutifs reste un défi, en particulier dans les États francophones où le financement par capital-risque est rare.

Selon l’indice mondial de l’innovation 2024, les pays les plus performants, comme l’Afrique du Sud et l’île Maurice, sont en tête du continent pour ce qui est de la production d’innovations et des dépôts de brevets. Cependant, la plupart des pays d’Afrique francophone sont à la traîne en raison de la faiblesse des mécanismes de financement et de la fragmentation des écosystèmes.