Commerce RDC-Ouganda : 25 millions d’euros de l’UE pour des projets transfrontaliers

La République démocratique du Congo (RDC) et la République d’Ouganda ont lancé, avec le soutien de l’Union européenne (UE), deux projets transfrontaliers visant à renforcer la stabilité, la résilience, la coopération, à réduire les coûts logistiques et à stimuler le commerce dans les régions frontalières. Les projets, mis en œuvre par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et TradeMark Africa (TMA), visent à bâtir des économies transfrontalières plus sûres, plus efficaces et plus résilientes entre les deux pays.
La cérémonie de lancement à Kinshasa s’est tenue sous l’égide du Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie de la RDC, en présence de hauts responsables des gouvernements ougandais et congolais, de la délégation de l’Union européenne, de ministères sectoriels et de membres de la société civile des deux pays.
Le projet intitulé « Renforcement de la coopération transfrontalière, de la stabilisation et de la résilience des zones frontalières », mis en œuvre par l’OIM avec un financement de 15 millions d’euros, vise à faciliter la circulation sûre des personnes et à améliorer la gestion des flux migratoires tout en réduisant les tensions entre communautés frontalières. Le projet soutient également des initiatives communautaires pour la paix, la cohésion sociale et la protection des populations vulnérables, avec une attention particulière portée à l’inclusion des femmes et des jeunes.
D’une valeur de 10 millions d’euros, le programme triennal « Frontières pacifiques et résilientes II », dirigé par TradeMark Africa, vise quant à lui améliorer les infrastructures de transport, faciliter le commerce et renforcer la résilience des communautés vivant le long d’un corridor transfrontalier stratégique mais fragile. L’initiative prévoit l’harmonisation des procédures douanières conformément aux normes de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), la modernisation des infrastructures clés telles que la route et le pont de Mahagi et le port lacustre de Ntoroko, ainsi que l’introduction de laboratoires mobiles pour le contrôle de la qualité. Un volet important du programme se concentre également sur la formation des jeunes, en leur fournissant des compétences professionnelles pour l’emploi ou l’entrepreneuriat.
Prenant la parole lors de l’événement, Monsieur MUKENDI KAYAYA Jean-Willy, Secrétaire Général par intérim du Ministère des Affaires Etrangères et de la Francophonie, de la RDC a déclaré : « Ces programmes démontrent comment des partenariats solides peuvent engendrer des changements durables. Nous posons les bases d’une stabilité à long terme, où les bénéfices de la paix se traduisent par une meilleure gouvernance, un commerce renforcé et une amélioration des conditions de vie. »
De son côté, le Général-major Apollo KASIITA-GOWA, Directeur au service de la citoyenneté et du contrôle de l’immigration de l’Ouganda, a souligné : « L’Ouganda reste engagé à bâtir des régions frontalières sûres, sécurisées et intégrées. Ces projets soutiennent notre agenda d’intégration régionale et répondent aux réalités quotidiennes de nos communautés frontalières. »
Fabrice BASILE, Chargé d’Affaires a.i au sein de la délégation de l’UE a ajouté : « Notre investissement vise à renforcer la confiance — la confiance dans les institutions publiques, dans les systèmes transfrontaliers, et dans les populations qui en dépendent. Il s’agit de créer les conditions d’une paix durable et d’une intégration commerciale significative dans une région centrale pour le développement de l’Afrique. En facilitant la circulation des personnes et des biens, nous ouvrons de réelles opportunités de progrès économique et social. »
« La mobilité doit être sûre, réglementée et inclusive. Notre approche va au-delà de la mise en place de systèmes – nous visons à autonomiser les communautés pour qu’elles cocréent des solutions qui réduisent la vulnérabilité et préservent la dignité. Ce lancement symbolise une réponse coordonnée, stratégique et solidaire aux attentes des populations vivant dans les zones frontalières riches en potentiel humain et économique. » a pour sa part indiqué Mme Alexandra SIMPSON, Cheffe de mission de l’OIM en RDC.
Mme Monica Hangi, directrice régionale de TradeMark Africa pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale, a souligné le fait que « Le commerce doit faire plus que déplacer des marchandises ; il doit aussi ouvrir des opportunités aux populations. La frontière entre la RDC et l’Ouganda, comme beaucoup d’autres sur le continent, recèle un potentiel inexploité. En éliminant les obstacles qui la freinent, nous ouvrons la voie à un avenir plus équitable, où le commerce devient un vecteur de prospérité partagée et de paix. »
D’une durée respective de trois ans, ces initiatives complémentaires aspirent à transformer les zones frontalières entre la RDC et l’Ouganda en espaces non seulement de sécurité et de stabilité, mais aussi de développement socio-économique inclusif, propices au commerce formel et à la participation active des communautés locales. La deuxième phase de lancement, prévue à Bunia (province de l’Ituri), renforcera davantage l’implication des autorités provinciales et des acteurs communautaires dans la mise en œuvre des projets sur le terrain.
Les plus lus - Finance
-
Sénégal : Le nouveau président s’engage contre la corruption
-
Cryptomonnaies : l’Afrique du Sud s’apprête à accorder des licences à 60 sociétés de trading
-
Afrique du sud : Le rand chute en début de séance
-
Afrique du sud : Le rand reste inchangé ce jour
-
Marché financier : La Côte d’Ivoire encaisse 164,999 milliards FCFA