Ouganda : les importations d’équipements Starlink désormais sous contrôle militaire - FINECO Ouganda : les importations d’équipements Starlink désormais sous contrôle militaire - FINECO

Ouganda : les importations d’équipements Starlink désormais sous contrôle militaire

L’Ouganda a décidé de restreindre l’importation des équipements Starlink sur son territoire, selon une note interne de l’Uganda Revenue Authority (URA) datée du vendredi 19 décembre 2025. Le document stipule que toute entrée de technologies Starlink, d’équipements de communication et de composants connexes doit désormais être accompagnée d’une autorisation écrite du chef d’état-major des forces armées ougandaises, le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président Yoweri Museveni.

Signée par Asadu Kigozi Kisitu, responsable au département du contrôle douanier, la directive s’applique avec effet immédiat à l’ensemble des services de dédouanement du pays. Révélée par une fuite puis largement relayée sur les réseaux sociaux à partir du 22 décembre, l’information a ensuite été confirmée par un porte-parole de l’URA, qui a authentifié la note. L’administration fiscale a toutefois relativisé la portée de la mesure, soulignant que de nombreux États imposent des règles strictes à l’importation de technologies de communication jugées sensibles. Aucun motif officiel n’a cependant été avancé pour expliquer ce durcissement.

À ce jour, Starlink ne dispose pas de licence lui permettant d’opérer légalement en Ouganda, bien que de nombreux utilisateurs aient importé et utilisé ses équipements de manière informelle. Cette restriction intervient plusieurs mois après une rencontre, en avril dernier, entre le président Museveni et des représentants de l’entreprise américaine, au cours de laquelle le chef de l’État avait mis en avant le potentiel de Starlink pour améliorer l’accès à Internet dans les zones rurales mal desservies. La société d’Elon Musk envisage d’ailleurs une implantation officielle dans le pays dès l’année prochaine.

La décision survient dans un contexte politique sensible, à moins de trois semaines de l’élection présidentielle prévue le 15 janvier, scrutin lors duquel Yoweri Museveni brigue un nouveau mandat face notamment à l’opposant Bobi Wine. Lors de l’élection de 2021, les autorités avaient imposé une coupure quasi totale d’Internet pendant plusieurs jours, une mesure vivement critiquée par l’opposition, qui avait dénoncé des fraudes, accusations rejetées par le pouvoir.

Dans ce climat, les restrictions visant Starlink sont perçues par l’opposition comme un signal politique. Sur le réseau social X, Bobi Wine a qualifié la mesure de « ridicule », estimant qu’elle traduisait la crainte du gouvernement face à un accès non contrôlé à Internet durant le processus électoral.